Développement de la culture de Moringa Oleifera dans la région de Zam au Burkina Faso
Projet présenté par l’Association « Les Ballons Rouges »
Les pays d’Afrique subissent une profonde mutation climatique et sociale qui s’accompagne de modifications alimentaires. Le Burkina Faso est un des pays les plus pauvres. Son indice de développement Humain (IDH) 2012 le classe au 183ème rang sur 187 pays. Chez les enfants âgés de moins de 5 ans, le taux de malnutrition aigüe est de 11,3 % (330 000 enfants) et le taux de malnutrition chronique de 35,1 % (plus de 1 000 000 d’enfants). Ces carences alimentaires entrainent à long terme des fragilités et des pathologies responsables du plus du tiers de la mortalité des enfants de moins de 5 ans (taux de mortalité de enfants de moins de 5 ans = 176 ‰, en France 4 ‰).
Le projet consiste à développer une unité de production de Moringa Oleifera au Burkina Faso, dans la région de Zam, village situé à 80 km à l’Est de la capitale Ouagadougou.
Le Moringa Oleifera est un arbre à fort potentiel nutritionnel qui résiste à la sécheresse et qui est facile à multiplier par semis ou bouturage. Il a une croissance rapide et fructifie dès la première année. Ses feuilles sont un véritable concentré de protéines, vitamines et minéraux. En consommant 30 grammes de poudre par jour, un enfant satisfait l’intégralité de ses besoins quotidiens en vitamine A, 80% en calcium, 60% en fer et près de 40% en protéines.
Les graines sont une source d’huile dont la composition se rapproche de celle de l’huile d’olive. Actuellement, la population burkinabè utilise essentiellement de l’huile de palme qui est importée et beaucoup plus riche en acides gras saturés ou des huiles de contrebande avec des risques sanitaires importants.
Par ailleurs, presque toutes les parties de la plante ont des propriétés pharmacologiques en particulier dans le traitement des maladies cardiovasculaires. Les feuilles de Moringa sont connues en Inde pour leur effet hypocholestérolémiant et sont utilisées pour traiter les patients atteints de maladies cardiovasculaires ou obèses. De plus, des études récentes ont montré le potentiel thérapeutique du Moringa dans le traitement des dyslipidémies et de l’hyperglycémie chronique (Frontiers in Pharmacology 3 (2012) 1-12).
Le but de ce projet est donc de promouvoir la culture du Moringa afin de relever plusieurs défis :
– Lutter contre la malnutrition : ce projet associe un programme d’éducation alimentaire en direction des femmes et des enfants afin de promouvoir une autosuffisance alimentaire et un régime alimentaire équilibré.
– Améliorer la situation sanitaire des populations en développant la production locale d’huile de bonne qualité à la fois pour satisfaire les besoins nutritionnels et pour limiter les risques de développement de pathologies cardiovasculaires associées à l’utilisation de graisses de mauvaises qualités.
– Apporter une source de revenu aux villageois, la production de feuilles fraîches ou séchées constitue une activité de production très rentable pour les agriculteurs (six à huit récoltes par an).
– Les traitements des hyperlipidémies utilisés en occident étant inaccessibles à plus de 90 % de la population, des recherches sur le potentiel thérapeutique du Moringa pourraient apporter des solutions accessibles à ces populations.
PARTICIPANTS – RESPONSABLES
L’Association « Les Ballons Rouges » est une association créée en 2008 et reconnue d’intérêt général fin 2009. En 2012 l’Association a été reconnue par les autorités burkinabè, et une convention avec le ministère l’Economie et des Finances a été signée (exonération de TVA et de droits de douane).
Un comité comprenant des élus locaux, des représentants de la société civile et un représentant de l’Association a été constitué. Ce comité est responsable de la gestion et du développement du programme.
RÉSULTATS ATTENDUS
La pérennité du projet est notre priorité. La culture du Moringa est une activité régulière toute l’année et à forte valeur ajoutée.
Le projet doit arriver :
1- à améliorer l’état nutritionnel des populations.
2- à limiter l’utilisation de graisses de mauvaise qualité dans l’alimentation.
3- à permettre aux cultivateurs d’être autonomes financièrement.
4- à développer des recherches sur le potentiel thérapeutique du Moringa dans le traitement de l’hypercholestérolémie.
POUR EN SAVOIR PLUS : vous pouvez visiter le site de l’association