Depuis son apparition en Chine fin 2019, le coronavirus 2 (SARS-CoV-2) s’est étendu au monde entier pour devenir une pandémie dont le foyer principal est maintenant l’Europe. Ainsi, la France fait partie des quatre pays européens les plus touchés : à la mi-mars, plus de 7000 personnes confirmées positives au coronavirus et près de 175 décès ont été enregistrés dans notre pays (vous pouvez suivre l’évolution sur le site Santé Publique France). Cette progression fulgurante a amené les autorités à passer progressivement des recommandations d’hygiène et de maintien des distances aux mesures de confinement beaucoup plus strictes que nous connaissons toutes et tous aujourd’hui. Il est fort probable que la rigueur de ce confinement s’accroisse encore dans les jours à venir afin d’éviter, si cela est encore possible, d’en arriver au stade où en est l’Italie actuellement. Nous vous invitons notamment à lire le témoignage de ce médecin italien (article paru dans Le Grand Continent) faisant prendre toute la conscience et l’inconscience de certains face à cette pandémie et des conséquences sur le système de santé submergé de l’autre côté des Alpes.
Si ce témoignage ne peut que nous encourager à nous protéger, ainsi que nos proches, afin de limiter au maximum la progression du Covid-19, l’urgence de protection est particulièrement importante pour les personnes présentant un risque cardiovasculaire élevé. Deux raisons à cela :
D’une part, une saturation des services hospitaliers mobilisés par les patients touchés par le Covid-19 risque de provoquer, par effet de domino, une moins bonne prise en charge des personnes déclarant un événement cardiovasculaire grave (infarctus du myocarde, AVC…). Or dans ces situations, chaque minute compte pour espérer le meilleur dénouement possible pour le patient.
D’autre part, les premières études épidémiologiques menées chez les victimes du coronavirus en Chine ont suggéré que les patients ayant un antécédent cardiovasculaire étaient à risque accru de développer des formes sévères de l’infection au coronavirus. Ainsi dans un premier groupe de patients admis à l’hôpital, une proportion anormalement élevée (par rapport à la population générale) avait, en plus de l’infection au coronavirus, une maladie cardio- ou cérébro-vasculaire (dans 46,4% des cas). De plus une proportion anormalement élevée des patients Covid-19 présentait des facteurs de risques cardiovasculaires tels que l’hypertension ou le diabète. Enfin ces proportions semblent augmenter encore avec le niveau de gravité de l’infection. Il est même apparu que la surmortalité est plus marquée dans le groupe de patients ayant un antécédent cardiovasculaire (10,5%) par rapport aux patients ayant une des problèmes respiratoires chroniques (6,3%) qui pourraient pourtant être considérés comme les personnes les plus vulnérables. Vous pouvez retrouver plus de détails sur ces études via ce lien.
Si la cause de ce pronostic défavorable chez les patients à risque cardiovasculaire élevé est encore mal connue, elle pourrait en partie être liée au mécanisme d’entrée du coronavirus dans les cellules. En effet, il est fort probable que le SARS-Cov2 utilise comme porte d’entrée une protéine présente à la surface des cellules : l’ACE (enzyme de conversion de l’angiotensine). Il est toutefois encore prématuré d’établir de manière claire les relations de cause à effets entre ces différents paramètres. Par conséquent, dans l’attente de résultats clairs, il reste en premier lieu nécessaire de ralentir au maximum la progression du coronavirus dans la population, et donc à respecter au mieux les règles de confinement et de maintien des barrières. Vous ne devez pas interrompre un traitement médical quelqu’il soit de votre propre volonté. Il vous faut en cas de doute appeler votre médecin traitant, ou en cas de symptôme inquiétant (difficultés respiratoires, fièvre importante > à 38°5, toux excessive…), appeler les services d’urgence (n°15).