Les recommandations internationales soulignent l’importance de la détermination du cholestérol-LDL (C-LDL) dans la prise en charge et le suivi des patients à risque cardiovasculaire. Dans la plupart des études et en pratique courante le C-LDL est estimé par la formule de Friedewald. L’exactitude de ce calcul est étroitement dépendante de la précision des paramètres pris en compte (cholestérol total, triglycérides (TG) et cholestérol-HDL) et le C-LDL calculé n’est plus corrélé aux méthodes de référence quand les TG sont supérieurs à 4,5 mmol/L ou en présence de lipoprotéines anormales.
Ces restrictions et incertitudes du C-LDL calculé ont conduit au développement récent de méthodes directes, homogènes et adaptables sur les analyseurs de biochimie usuels.
L’évaluation multicentrique de quatre réactifs de dosage direct du C-LDL (Daiichi, Denka Seiken, Kyowa, Wako) a été réalisée dans huit laboratoires utilisant différents automates d’analyse, et sur 45 échantillons sériques (TG inférieurs à 3,1 mmol/L). Pour trois de ces méthodes (Daiichi, Kyowa, Wako), la reproductibilité inter-laboratoire est nettement améliorée par rapport à celle du C-LDL calculé.
Les nouvelles méthodes ont été comparées à une méthode de référence (bêta-quantification) à laquelle elles se sont toutes montrées hautement corrélées. Les biais moyens sont plus importants pour la méthode Denka Seiken que pour Kyowa et Daiichi (bien que moins dispersés pour cette dernière) et pour la méthode Wako tous les biais sont positifs.
La variation des biais a été étudiée en fonction des paramètres lipidiques des sérums dosés. Pour trois méthodes, Daiichi, Kyowa et Wako, il existe une relation positive significative entre les biais et le rapport C-VLDL/TG qui indique que l’enrichissement en cholestérol des VLDL est une source de variabilité dans les dosages.
La spécificité des quatre méthodes a été testée en situation de dyslipidémie réalisée par des ajouts de lipoprotéines (chylomicrons, VLDL, HDL). Cette approche fait apparaître des différences de comportement notamment liées à la surcharge en VLDL : aucune méthode n’est à proprement parler spécifique, mais jusqu’à 8 mmol/L de TG les variations sont acceptables \ ; en présence d’hyperlipoprotéinémie de type III, cependant, seule la méthode Denka Seiken est utilisable. La linéarité des tests jusqu’à 20 mmol/L de C-LDL (Daiichi et Denka Seiken) ou 14 mmol/L (Kyowa et Wako), permet leur utilisation dans la grande majorité des cas de pratique quotidienne.
Ces méthodes de dosage direct apportent un progrès technologique indiscutable en termes de performances analytiques et d’aisance de mise en œuvre. Leur utilisation dans le diagnostic et le suivi des hyperlipidémies devrait devenir une alternative au calcul de Friedewald dont elles dépassent les limites d’application.